PREMIÈRE ÉPÎTRE DE JEAN
INTRODUCTION À LA PREMIÈRE ÉPÎTRE DE JEAN
(Jn 1:4; 17:11, 26. Ép 5:8.)
La tradition chrétienne attribue trois épîtres (1, 2, et 3 Jean) à l’apôtre Jean, l’un des disciples de Jésus de la première heure. Frère de Jacques et fils de Zébédée, il fut identifié par l’auteur du quatrième évangile comme le disciple que Jésus aimait le plus (Jn 21:24).
Les destinataires de cette épître ne sont pas les mêmes que ceux des deux autres. L’épître qui nous intéresse diffère des autres par l’absence notable de la formule d’appel épistolaire classique avec un auteur s’adressant à des destinataires précis, aussi bien au début qu’à la fin. Cette lacune est probablement due à ce qu’il s’agit d’une épître pastorale que Jean destinait à différentes communautés chrétiennes. Voici la structure de la première épître de Jean:
1. Prologue sur la Parole de vie 1:1-4 (voir le prologue de l’évangile de Jn 1:1-18)
2. Dieu est lumière:
- Marcher dans la lumière à la différence des antéchrists 1:5–2:27
- Vivre en enfant de Dieu à la différence des faux docteurs 2:28–4:6
3. Dieu est amour
- Aimer Dieu et aimer ses frères 4:7-21
4. La foi de Jésus-Christ et l’efficacité de la prière 5:1-21
Par sa teneur, cette épître se différencie également des deux autres du point de vue de la longueur, avec cinq chapitres, alors que celles-ci sont petites et circonstanciées avec un seul chapitre chacune. Au plan théologique, 1 Jean développe, à elle seule, le contenu des trois lettres. Les deux autres quant à elles ne semblent pas présenter d’originalité. Elles confirmeraient simplement ce qui est rapporté dans la première.
Le message de 1 Jean varie selon qu’on la considère comme épître à une communauté particulière avec ses problèmes propres, ou comme une épître destinée à tout chrétien. Dans cette dernière hypothèse, il s’agirait d’un simple traité de vie chrétienne, abordant essentiellement de la foi et l’amour en Jésus-Christ. Ce dernier thème est abondamment traité: «Nous devons nous aimer les uns les autres» (3:11-18) ou encore: «N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde» (2:15).
En réalité, ces thèmes sont évoqués en fonction d’événements et de problèmes de communauté précis (voir 2:18-27), et par rapport à l’œuvre de faux frères qui se comportent en antéchrist. L’épître apparaît donc comme une mise en garde contre ces faux docteurs (4:1-6). Les membres de l’Église sont de Dieu. Dieu est amour. Cet amour doit avoir pour conséquence l'amour des frères (4:7-8).
À cet égard, par rapport à l’Évangile de Jean, les ressemblances sont importantes. Toutefois, ce caractère de polémique distingue l’épître de l’évangile. Les «antéchrists» sont combattus avec une violence marquée. L’auteur réagit contre les menteurs qui nient que Jésus est le Christ. Mais qui sont ces menteurs?
On peut penser, avec Irénée de Lyon, que ceux visés seraient des adeptes de l'hérésiarque de Corinthe au premier siècle. Déjà, Jean aurait écrit son évangile contre eux. Pour ces hérétiques, Jésus serait né de Joseph et de Marie sans être le Christ, et le Christ, être divin, serait descendu sur lui sous la forme d’une colombe après le baptême. Dès lors, Jésus aurait prêché et fait des miracles. Mais, avant sa mort, le Christ divin aurait quitté Jésus, qui aurait vécu seul la mort, le Christ divin et spirituel ayant échappé à la souffrance.
1
La parole de vie
V. 1-4: cf. (Jn 1:1-4, 14; 17:20-23.) 1 Jn 5:11-13.
1 Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie,
2 car la vie a été manifestée, et nous l’avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée,
3 ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ.
4 Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite.
Dieu est lumière. Marcher dans la lumière. La confession des péchés. Le pardon par Jésus-Christ
1 v. 5 à 2 v. 2: cf. Ép 5:1, 8-14. (1 Jn 2:3-6. Tit 2:14.) (Pr 28:13. Ps 32:1-5.) Jn 1:29.
5 La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière, et qu’il n’y a point en lui de ténèbres.
6 Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité.
7 Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché.
8 Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous.
9 Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.
10 Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous.