PREMIÈRE PARTIE. L’ANTÉCHRIST ET LA FIN DU MONDE.
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Chap. ii. Enseignement dogmatique sur l’avènement du Seigneur. — Apostasie générale et apparition préalable de l’Antéchrist (1-7). Caractère de ce personnage ; sa fin terrible (8-11). Action de grâces pour leur élection et pour leur fermeté dans la foi (12-16).
En ce qui concerne l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser ébranler facilement dans vos sentiments, ni alarmer, soit par quelque esprit, soit par quelque parole ou lettre supposées venir de nous, comme si le jour du Seigneur était imminent. Que personne ne vous égare d’aucune manière ; car auparavant viendra l’apostasie, et se manifestera l’homme de péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou honoré d’un culte, jusqu’à s’asseoir dans le sanctuaire de Dieu, et à se présenter comme s’il était Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j’étais encore chez vous ?
Et maintenant vous savez ce qui le retient,* pour qu’il se manifeste en son temps. Car le mystère d’iniquité s’opère déjà, mais seulement jusqu’à ce que celui qui le retient encore paraisse au grand jour. Et alors se découvrira l’impie, que le Seigneur (Jésus) exterminera par le souffle de sa bouche, et anéantira par l’éclat de son avènement. Dans son apparition cet impie sera, par la puissance de Satan, accompagné de toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, 10 avec toutes les séductions de l’iniquité, pour ceux qui se perdent, parce qu’ils n’ont pas ouvert leur cœur à l’amour de la vérité qui les eût sauvés. 11 C’est pourquoi Dieu leur envoie des illusions puissantes qui les feront croire au mensonge, 12 en sorte qu’ils tombent sous son jugement tous ceux qui ont refusé leur foi à la vérité, et ont au contraire pris plaisir à l’injustice. 13 Pour nous, nous devons rendre à Dieu de continuelles actions de grâces pour vous, frères bien-aimés du Seigneur, de ce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour vous sauver par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. 14 C’est à quoi il vous a appelés par notre prédication de l’Évangile, pour vous faire acquérir la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ. 15 Ainsi donc, frères, demeurez fermes et gardez les enseignements que vous avez reçus, soit de vive voix, soit par notre lettre. 16 Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, que Dieu notre Père, qui nous a aimés et nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, 17 console vos cœurs et vous affermisse en toute bonne œuvre et bonne parole !
* 2:6 II, 6. Ce qui le retient : d’après les uns αὐτὸν se rapporterait non à l’antéchrist mais au Christ parce que c’est de cet avènement qu’il s’agit avant tout ici, et que le terme καιρὸς marquant un temps favorable, ne peut guère s’appliquer à la venue de l’antéchrist, mais bien à l’avènement du Christ. Ce qui retient, vers. 6, c’est alors l’ensemble des conditions préalables à l’avènement du Christ, c’est-à-dire l’apostasie et l’apparition de l’antéchrist. Celui qui le retient : c’est l’antéchrist qui doit, avant l’avènement du Christ, sortir du milieu de l’humanité travaillée par l’esprit antichrétien. S. Aug. de Civ. Dei, xx, chap. 19, n. 3.Suivant d’autres et plus communément αὐτὸν se rapporte à l’antéchrist. Le τὸ κατέχον, ce qui retient, du vers. 6, c’est l’obstacle qui l’empêche de paraître ; et au vers. 7 celui qui retient, ὁ κατέχων, c’est la puissance qui arrête jusqu’à présent l’apparition de l’homme de péché, qui ne pourra se montrer que lorsqu’elle sera retranchée. On traduit alors le v. 7 : Déjà s’élabore le mystère d’iniquité, attendant seulement que celui qui le retient maintenant ait disparu. En général les Pères ont vu l’empire romain comme l’obstacle qui empêchait le monde juif de produire son anti-Messie ou antéchrist. Et après la chute de l’empire romain, les commentateurs ont vu l’ordre social sorti de l’empire romain. Mais certains comme S. Augustin confessent ignorer ce qu’entendait ici l’Apôtre. 2:13 13. D’après une autre leçon ἀπαρχὴν comme des prémices : l’Église de Thessalonique était une des premières que Paul eût fondées en Europe. Allusion à la loi de l’Ancien Testament, d’après laquelle Dieu se réservait les prémices pour lui être offertes en sacrifice (Exod. xxv, 5 ; Nombr. xv, 19).