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Or je dis ceci : Aussi longtemps que l’héritier est enfant, il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout ; mais il est soumis à des tuteurs et à des curateurs jusqu’au temps marqué par le père. De même, nous aussi, quand nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde. Mais lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme,* né sous la Loi, pour affranchir ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l’adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, tu es fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier, grâce à Dieu.
3. Chap. iv, 8-13. — Exhortation et conseils. Ne pas retourner au premier état de servitude (8-11). Souvenir de leur première affection pour l’Apôtre (12-20). L’inutilité de la Loi prouvée par l’histoire figurative des deux fils d’Abraham (21-31).
Autrefois, il est vrai, ne connaissant pas Dieu, vous serviez ceux qui par leur nature ne sont pas dieux ; mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces pauvres et faibles rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore ? 10 Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! 11 J’ai peur pour vous d’avoir travaillé en vain parmi vous. 12 Devenez comme moi, puisque moi-même je suis comme vous, frères, je vous en supplie. Vous ne m’avez blessé en rien. 13 Quand je vous ai pour la première fois annoncé l’Évangile, vous savez quelle était l’infirmité de ma chair ; et cependant ce qui dans ma chair était une épreuve pour vous, 14 vous ne l’avez ni méprisé ni repoussé ; mais vous m’avez reçu comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus. 15 Que sont devenus ces heureux sentiments ? Car je vous rends ce témoignage que, s’il eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. 16 Je serais donc devenu votre ennemi, parce que je vous ai dit la vérité ? 17 L’affection dont ces gens font étalage pour vous, n’est pas bonne, ils veulent vous détacher de nous, afin que vous vous attachiez à eux. 18 Il est beau d’être l’objet d’une vive affection, quand c’est dans le bien, toujours, et non pas seulement quand je suis présent parmi vous. 19 Mes petits enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous ; 20 combien je voudrais être auprès de vous à cette heure et changer de langage, car je suis dans une grande perplexité à votre sujet ! 21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la Loi, n’entendez-vous pas la Loi ?§ 22 Car il est écrit* qu’Abraham eut deux fils, l’un de la servante, l’autre de la femme libre. 23 Mais le fils de la servante naquit selon la chair, et celui de la femme libre en vertu de la promesse. 24 Ces choses ont un sens allégorique ; car ces femmes sont deux alliances. L’une, du mont Sinaï, enfantant pour la servitude : c’est Agar, 25 — car Sinaï est une montagne en Arabie — elle correspond à la Jérusalem actuelle, laquelle est esclave, elle et ses enfants. 26 Mais la Jérusalem d’en haut est libre : c’est elle qui est notre mère ; 27 car il est écrit : « Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantais pas ! Éclate en cris de joie et d’allégresse, toi qui ne connaissais pas les douleurs de l’enfantement ! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que les enfants de celle qui avait l’époux. » 28 Pour vous,§ frères, vous êtes, à la manière d’Isaac, enfants de la promesse. 29 Mais de même qu’alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant.* 30 Mais que dit l’Écriture ? « Chasse l’esclave et son fils, car le fils de l’esclave ne saurait hériter avec le fils de la femme libre. » 31 C’est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de la servante, mais de la femme libre.
* 4:4 IV, 4. Formé d’une femme. Quelques Pères et de bons manuscrits de la Vulgate lisent natum ex muliere au lieu de factum. Quelques manuscrits du texte original portent en effet γεννώμενον au lieu de γενόμενον. La leçon γενόμενον, mieux recommandée par le nombre comme par l’autorité des témoignages, doit être retenue de préférence. 4:6 6. Rom. viii, 15. 4:13 13. Allusion aux persécutions qui affligèrent l’Apôtre et entravèrent son apostolat lors de sa première mission aux Galates (Act. xiii, 14 ; xix, 22). § 4:21 21. Vulg., n’avez-vous pas lu, etc. L’usage de lire les livres de l’A. T., la Loi et les Prophètes, avait passé de la Synagogue dans les assemblées chrétiennes. Comp. Act. xv, 21. * 4:22 22. Il est écrit, Gen. xvi, 15 ; xxi, 2 sv. — Deux fils : Ismaël, né d’Agar, et Isaac, né de Sara. 4:25 25. D’après d’autres manuscrits : Cette Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie ; elle correspond à, ressemble, va de pair avec la Jérusalem actuelle (avant la venue du Messie) centre du mosaïsme, dont les fils sont assujettis à la Loi. — Descendants d’Ismaël, le fils d’Agar et d’Abraham (Gen. xxi, 12 sv.), et exclus dans la personne de leur père de l’héritage promis à Abraham, les Arabes habitaient la région où se trouve le Sinaï (Gen. xxi, 21 ; xxv, 18). Dans le dessein de la Providence l’alliance mosaïque devait enseigner aux fils d’Israël, par son origine même, qu’elle était une alliance de servitude, ne donnant pas droit par elle-même à l’héritage des promesses. 4:27 27. Is. liv, 1. § 4:28 28. Pour vous, autrefois païens, aujourd’hui membres de J.-C. par la foi et le baptême, vous êtes (Vulg. et qq. mss. pour nous… nous sommes) enfants d’Abraham. * 4:29 29. Gen. xxi, 9. 4:30 30. L’Écriture, Gen. xxi, 10. 4:31 31. Les vers. iv, 31 et v, 1, offrent de nombreuses variantes. Dans la Vulgate, le premier membre de phrase de v, 1, est rattaché à iv, 31, avec ce sens : Cette liberté, c’est du Christ que nous l’avons reçue.